PARTIES NON REPRESENTEES : le coeur, la rate, le rein, les
ovaires, l'oesophage, oeufs, orifice urogénital.. LES ORGANES
GENITAUX : A une certaine époque de l'année, différente selon les
espèces, les organes génitaux des poissons se développent. Les testicules
du mâle, reconnaissable à sa robe brillante et colorée, se présentent
alors sous la forme de deux rubans laiteux, appelés d'ailleurs laitance,
logés dans la cavité abdominale et les deux sacs ovariens de la femelle,
gonflés par la masse des oeufs, distendent son ventre de façon très
visible alors que celui du mâle garde apparemment sa ligne
habituelle. L'ACTE DE REPRODUCTION : Les oeufs de la femelle
(plusieurs centaines de milliers chez certains cyprinidés — carpe, brème,
etc. — contre quelques milliers chez les salmonidés — truite, saumon —
expulsés par les contractions du sac ovarien, souvent en plusieurs
émissions (7 à 8 chez le saumon), sont ensuite fécondés par la laitance,
le sperme d'un ou plusieurs mâles selon les espèces. LE LIEU :
Généralement, les oeufs reposent sur le fond, sur les objets immergés
(roches, racines, branches) et sur les herbes aquatiques, de diverses
façons: a) Oeufs agglutinés en paquet (brème, gardon, carpe). b)
Oeufs fixés à un ruban adhérant de place en place aux objets immergés
(perche). c) Oeufs déposés dans une sorte de nid construit sur le fond
(black-bass, épinoche), ou suspendu aux herbes aquatiques
(épinochette). d) Oeufs déposés dans une fosse creusée à cet effet et
recouverte ensuite de gravier (salmonidés). Plus rarement, en pleine
eau (alose, anguille). Poissons sédentaires: La plupart des poissons
d'eau douce frayent sur place (ablette, gardon, brème, etc.), mais
certains d'entre eux effectuent une migration partielle (brochet remontant
dans les rigoles d'amenée d'un étang, barbeau et hotu émigrant vers
l'amont, truite établissant sa frayère dans le cours supérieur des
rivières). Poissons migrateurs: a) Migrateurs catadromes
c'est-à-dire descendant en mer pour frayer : anguille. b) Migrateurs
anadromes montant en rivière : saumon, alose, truite de mer, lamproie
marine. INCUBATION ET ECLOSION : A la fin d'une période
d'incubation, plus ou moins longue selon les espèces, durant laquelle
l'embryon se développe plus ou moins rapidement selon la température de
l'eau, l'alevin, faisant éclater la paroi de l'oeuf, naît sous la forme
d'un mince fuseau transparent (alevin de truite : environ 15 millimètres
de long pour 1 mm. 5 d'épaisseur), portant sous son ventre une vaste
poche, la vésicule vitelline remplie de substances nutritives. Puis, au
fur et à mesure que ces substances sont absorbées, cette poche se résorbe
progressivement jusqu'à ce que, généralement au bout de quelques semaines,
l'alevin prenne sa forme définitive de poisson. Il commence alors, quelle
que soit l'espèce, à se nourrir d'éléments microscopiques, algues et
animaux unicellulaires, formant le plancton. CROISSANCE ET LONGEVITE
: Quelles que soient les espèces, espèces grossissantes (brochet,
truite, saumon, etc.), protégées par une loi fixant la taille minima
au-dessous de laquelle il est interdit de les garder, ou non grossissante
(ablette, vairon, goujon, etc.), la rapidité de la croissance d'un poisson
dépend en tout premier lieu de la richesse de son habitat en aliments
divers, elle-même conditionnée par: a) Le plus ou moins grand nombre
d'alevins arrivant au stade de poissonnets. La trop parfaite réussite du
frai de poissons prolifiques comme la carpe (150.000 oeufs par kilogramme
de son poids) ou la perche (80 à 100.000) peut, surtout en eau close,
retarder leur croissance s'il y a déséquilibre entre la quantité de
nourriture et le nombre de sujets à nourrir et même engendrer le nanisme
de l'espèce. b) La plus ou moins grande densité de la végétation
aquatique pouvant à la fois servir d'aliment (algues filamenteuses,
mousse), favoriser la naissance de larves, de mollusques et d'insectes
divers et protéger les alevins contre les prédateurs. C'est pourquoi, par
exemple, dans les torrents de montagne, où les galets sont constamment
bousculés, nettoyés par le courant, la truite ne dépasse presque jamais
150 à 200 grammes, quel que soit son âge, alors qu'elle arrive à peser 300
à 400 grammes en à peine trois ans dans les rivières herbeuses de plaine.
Donc, s'il est possible, dans des eaux où abondent les poissons si bien
nommés poissons-fourrage (vairons, ablettes, etc.) et d'autres aliments
(larves, insectes, etc.) de déterminer assez exactement la croissance
d'une truite (un an: 50 grammes pour 15 à 18 centimètres, deux ans: 125
grammes pour 20 à 25 centimètres, trois ans : 300 à 400 grammes pour une
trentaine de centimètres), ou d'un brochet (un an: 1/4 de livre pour 30
centimètres, deux ans 2 à 4 livres pour 45 à 50 centimètres, quatre ans: 6
à 8 livres pour plus de 60 centimètres), il est pratiquement impossible de
connaître l'âge des divers poissons d'après leur taille et leur poids.
D'autant plus que les femelles devenant nettement plus grosses et plus
longues que les mâles chez la plupart des espèces, il peut y avoir, par
exemple, plusieurs kilogrammes et plusieurs dizaines de centimètres de
différence entre un brochet mâle et un brochet femelle de six ans. Il
est abondamment prouvé que la légende des carpes de François 1er et du
brochet de Frédéric Il, poissons plusieurs fois centenaires, n'est qu'un
mythe et que les poissons vivant à l'état sauvage, ne parviennent jamais à
dépasser l'extrême limite de quatorze ou quinze ans. Toutefois, en
bassin expérimental, où les conditions de vie sont évidemment différentes,
puisque, entre autres dangers, ils ne risquent pas d'y rencontrer un
hameçon, la carpe et l'anguille peuvent atteindre une quarantaine
d'années. |
PROGRESSION, VITESSE DE NAGE ET
CHASSE Progression : Le poisson, équilibré intérieurement
par rapport à la pression extérieure selon la profondeur à laquelle il se
trouve par sa vessie natatoire servant d'organe compensateur et
extérieurement par ses nageoires dorsales et anale, peut rester immobile
ou progresser de diverses manières: a) En ondulant (anguille). b) En
godillant, à l'aide de sa nageoire caudale, de façon continue et plus ou
moins rapide (espèces rôdant à la recherche de leur nourriture : gardon,
brème, carpe, etc.; espèces migratrices ou changeant simplement de poste:
saumon, alose, truite, etc.) ou d'un seul trait (poissons chassant à
l'affût: brochet, perche, truite, etc.). c) En sautant hors de l'eau
pour essayer de franchir un barrage (saumon, truite), pour jouer ou pour
prendre un bain d'air (saumon, carpe, barbeau) et, parfois, par instinct
de défense lorsqu'il est accroché au bout d'une ligne. Vitesse :
La vitesse de nage des poissons varie d'après leur forme plus ou moins
fuselée, leur taille et leur puissance musculaire. Les poissons vivant en
eau courante sont plus musclés que les poissons d'eau calme, même s'ils
sont identiques, les déboulés d'une carpe de rivière étant, par exemple,
beaucoup plus rapides et plus puissants que ceux d'une carpe d'étang de la
même taille.
TABLEAU COMPARATIF, d'après Kreitmann, DE LA VITESSE
DE CERTAINS POISSONS
Saumon 8.00
mètres/seconde c'est-à-dire: 28.8 km à l'heure Truite 4.50
mètres/seconde c'est-à-dire: 16.8 km à l'heure Brochet 0.45
mètres/seconde c'est-à-dire: 1.62 km à l'heure Carpe 0.40
mètres/seconde c'est-à-dire: 1.44 km à l'heure
Il s'agit sans
doute de la vitesse de poissons progressant librement, car un pêcheur
ayant eu la chance de pouvoir comparer la vitesse d'une grosse carpe de
Loire à celle d'un saumon du gave ne saurait dire lequel des deux battrait
l'autre à la nage sur 100 mètres! Peut-être bien la carpe qui, aussi vite
que l'on fasse pour empoigner la canne, a déjà déroulé 50 mètres de fil!
De toute façon, quelles que soient les diverses formes de progression et
la vitesse de nage, deux faits s'imposent au point de vue pêche: 1° Au
bout d'une ligne, un poisson se fatigue d'autant plus vite que la traction
s'opposant à sa progression s'exerce non pas exactement en sens contraire
de la direction prise mais latéralement afin de déséquilibrer sa nage. 2°
Sautant hors de l'eau pour essayer de se libérer, un poisson qui ne pèse
pratiquement rien dans son élément, pèse alors son poids réel multiplié
par la vitesse acquise et lui opposer une trop vive résistance à cet
instant s'avère souvent catastrophique.
Une truite est immobile à
quelques mètres en aval d'une passerelle, un brochet, un black-bass
reposent sous une feuille de nénuphar, près de la rive. Un pêcheur
s'approche, sans faire de bruit, mais parfaitement visible et, par jeu,
amène la pointe de sa canne devant le nez du poisson qui, tant que le
scion ne le touche pas, reste complètement indifférent. C'est un poisson
qui dort, que le grappin ou le collet d'un braconnier pourrait prendre
mais qu'un appât ne saurait tenter puisqu'il ne le voit pas. Un pêcheur
aperçoit un poisson immobile et, sans se montrer, laisse descendre un ver
devant son nez. Le poisson ne bouge pas ou recule imperceptiblement et
s'enfuit tout à coup si le pêcheur s'approche davantage. Ce n'était qu'un
poisson au repos, qui aurait peut-être pris cet appât s'il n'avait vu que
lui, mais qui, éveillé, voyait tout alentour. Un poisson se repose en
position horizontale, nageoires pectorales et ventrales étalées, dorsale
et anale ondulant lentement et caudale dessinant des S alors que,
lorsqu'il dort, il est légèrement incliné vers le bas, caudale rectiligne.
Toutefois, la différence est si minime qu'il vaut mieux penser que les
poissons ne dorment que d'un oeil !
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